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Saison 2024/25 :: L'actualité à Franconville...
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Réflexions après le championnat d’échecs jeunes 2007, Grand Bornand (par Eric Birmingham) (20/04/2007)
Cette année, j'avais l'espoir qu'Ali allait s'y coller. Pourtant, comme l'an passé, il m'a eu par les sentiments –« je n'ai pas le temps..., tu as la plume plus facile que moi..., je te donnerai mon dessert... » Donc, particulièrement sensible à son dernier argument, je fais suinter mon stylo.
La compétition allait durer huit jours, nous avions (Ali, Habiba et moi) décidé d'arriver deux jours avant pour nous acclimater et poursuivre la préparation dans le cadre (magnifique) du championnat. Christopher devait entraîner Barbara, Dorian et Nicolas.
Anaïs, Maha et Amine seraient avec moi.
L'organisation du séjour s'est réparti selon nos compétences. Chacun avait sa place, Habiba et Ali pour la logistique et moi pour l'aspect échiquéen. Personne n'était de trop. (Habiba, tes jus d'oranges maison ...hummm...)
Christopher est un garçon très agréable, j'ai apprécié nos discussions sur les ouvertures et le jeu des enfants. Il a fait du très bon travail dans le championnat.
Nicolas termine à la 5ème place, il a longtemps joué pour le titre. Ces derniers mois, les progrès réalisés sont flagrants. Le couple Christopher–Nicolas est gagnant !
Barbara est 4ème, avec un peu plus de chance, elle aurait pu avoir un point de plus. J'ai vécu ça de loin, mais il me semble qu'en durcissant son jeu, elle aurait pu changer une ou deux nulles en victoire, et une défaite en nulle. Néanmoins, elle a fait un superbe championnat.
Le résultat de Dorian n'est pas fameux sur le papier, mais dans sa catégorie la compétition est très rude. Il n'a joué que très légèrement en dessous de son Elo. Malgré ces difficultés, il ne s'est jamais départi de son sourire et de sa bonne humeur.
J'ai beaucoup aimé les moments passés avec Anaïs. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps. Elle est devenue une ado rieuse et agréable. Malgré les lacunes dans son répertoire, elle a très bien joué. Elle a notamment sauvé deux parties très difficiles, voir perdues face à des joueuses plus fortes sur le papier. J'estime qu'elle a fait un beau championnat et je crois qu'elle a aimé se frotter à une forte opposition.
Deux rondes avant la fin, j'ai plaisanté avec Amine, lui disant qu'il rentrerait à pieds s'il n'obtenait pas les 6,5 points nécessaire pour se qualifier automatiquement l'an prochain. Il a eu peur pour ses baskets et a radicalement élevé son niveau de jeu. L'avant dernière ronde fut une très belle partie à rebondissements. Il aurait dû mieux faire, il possède de grandes qualités, mais son manque de rigueur lui coûte cher. Il faut souligner son singulier courage (ce qui n'est pas le cas de sa soeur !) lors des footings le matin lorsque c'était possible.
C'est en pensant aux moments que Maha m'a fait vivre cette année que j'ai écris le texte qui suit (les affres de l'entraîneur). Car seul son échiquier a parfois été visible sur l'écran. Avant de partir, et depuis longtemps, je sentais que Maha allait gagner, qu'elle était vraiment très forte. Mais je sais aussi à quel point il est difficile d'être favori (le prodige britannique Nigel Short, qui jouait avec Kortchnoï, Timman etc, à 14 ans, n'a jamais gagné un titre chez les jeunes). Ces quatre dernières années, la fillette a remporté deux titres de vice-championne et deux titres de championne. En 36 parties, elle n'a perdu que deux fois. La force échiquéenne ne suffit pas, il faut beaucoup d'autres qualités. J'ai souvent plaisanté avec elle, la taquinant en minimisant ses prouesses, mais je dois admettre que j'ai une immense admiration pour ce qu'elle parvient à réaliser dans cette importante compétition.
Les affres de l'entraîneur
Pratiquer une discipline sportive ou intellectuelle revient à s'abandonner pour un temps, à une courte liberté. En compétition, si « l'on joue le jeu » les échecs apportent de façon éclatante cette éphémère sensation. Un ami psychologue m'a un jour éclairé –« On dit que le jeu d'échecs est une affaire de réflexion. Mais c'est tout le contraire, lorsqu'on joue aux échecs, on ne pense à rien, sauf au jeu. On n'oublie tout..., tout ce qui n'est pas sur l'échiquier. » Ainsi, jouer est atteindre une forme de liberté. Mais que dire de l'état d'esprit de l'entraîneur pendant la partie ? Le matin, ce dernier aide le joueur (joueuse) à préparer la confrontation de l'après midi. La veille, il a regardé le jeu de l'adversaire prochain. Il essaye de deviner ce que « l'autre » va choisir comme ouverture. Il fait son possible pour « armer » son protégé, pratiquement et psychologiquement avant la rencontre. Dans le cas ou il peut suivre en direct la partie, l'entraîneur vit des heures exaltantes, mais aussi très frustrantes. Il voit des choses, mais il ne peut évidemment plus rien faire. Passivement, il assiste à l'ascension ou à la chute (décidément nous sommes vraiment à la montagne !) de son protégé. En premier lieu, il découvre l'ouverture qui se dessine, il craint une mauvaise surprise. Au fil des coups, il s'inquiète ou il est euphorique. La victoire est vécue comme un soulagement. La défaite est indigeste, la sensation ressemble à un échec après un examen.
Si le joueur baigne dans un magnifique sentiment de liberté pendant la lutte, l'entraîneur, pour sa part, est en prison. Enfermé, les mains liées, son cerveau est néanmoins en ébullition. Le joueur, en pleine lumière a tous les droits. Il dirige entièrement et seul le destin de la partie. Pendant ce temps, l'entraîneur n'existe plus. Il est assis dans l'obscurité de la salle, il se torture en regardant l'écran.
Le cadre montagneux qui fut le notre, m'inspire une métaphore. Imaginez, un guide de montagne part en course avec un protégé. Une règle lui impose de ne pas s'encorder et de ne rien faire en cas d'accident.
Je conclus en exprimant ma reconnaissance à Habiba et Ali pour avoir créé un environnement idéal et propice à la réussite. |
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Lien : Voir la vidéo de la remise des Prix en Pupillettes (avec Maha Eid)
Lien : Voir la vidéo de la remise des Prix en Cadettes (avec Barbara Perrusset)
Lien : Voir la vidéo de la remise des Prix en Poussins (avec Nicolas Balagny) |
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